Pourquoi lire de la littérature indienne : pour accéder à la culture de l'Inde, pour lire des récits emprunts d'onirisme et à la fois graves , pour découvrir un nouveau mode de pensée.

La philosophie du récit

Ce qui frappe en effet le plus à la lecture du premier roman indien (indien d'Inde et non d' Amérique) est le traitement du temps qui ne suit pas un ordre linéaire comme celui de la littérature occidentale. En effet, il existe en Occident des procédés de traitements temporels tels que les sommaires et les éllipses, les anticipations mais ce n'est toujours que pour reprendre le déroulement temporel là où on l'avait laissé ou au contraire pour accélérer le processus.Les romans indiens ressemblent plutôt quant à eux à une conversation à batons rompus où une idée en appelle une autre et ce, qu'importe la chronologie, il suffit de se laisser guider et peu àpeu les personnages et les situations se précisent au fur et à mesure que le puzzle s'établit. Voici la seconde caractéristique, conséquence de la première, des histoires indiennes : la construction n'obéit pas au plan logique cause, conséquence qu'induit nécessairement le schéma occidental situation initiale / situation finale. Cela est dû à la relative soumission des personnages au faits, ils ne sont pas aussi volontaires que nos grands héros du 19 e sicècle, les faits semblent venir inexorablement à eux et dès lors, il est peu important de connaître la cause si le postulat est celui d'un destin inexorable. D'autre part, l'intervention du divin et du fantastique participe de la même idée, de ne plus chercher les causes dans les actions des perosnnages ou dans le milieu mais dans une réalité impalpable et inexeplicable. Ce sentiment de destinée est accentuéepar le faits sont considérés comme normaux et non douteux par les personages et le narrateur. A ce titre, le professeur d' Anglais de Narayan est significatif puisque celui ci finit par communiquer avec sa femme morte sans que cela soit présenté comme quelque chose d'extraodinaire, cela représente simplement un moyen de préserver leurs liens. Toutefois, dans Une maison pour Monsieur Biswas, apparaîssent une critique et une remise en question des croyances et des rites protégeant les êtres et les biens.

Les thèmes abordés

Les rapports entre les hommes et les femmes, la religion, les problèmes de caste transparaissent dans tous les romans. On peut y noter l'importance de la femme au foyer d'un point de vue matériel et sa grande autorité morale. A ce sujet, le professeur d'anglais montre bien le désemparement d'un homme subissant la mort de sa femme et devant élever seul sa fille. Les rapports familiaux sont également marqués par l'importance des belles mères omniprésentes ( CF Une Maison pour Monsieur Biswas); et plus particulièrement des personnes agées. ( Le Dieu des Petits Riens d' Arhundati Roy). Elles sont les tenantes des traditions et veillent à ce qu'elles soient respectées.

Les rapports sociaux et donc des castes sont souvent source de conflits voire de tragédies et de décès ( le Dieu des petits riens), les romans témoignent de la pérénnité de ces clivages mais aussi des contestations qui surgissent à leur propos au titre de l'égalité entre les hommes ( notamment dans une Maison pour Monsieur Biswas). Lié à l'échelle sociale, le problème de la terre est très important, il est germe dans le titre même d'une Maison pour Monsieur Biswas, il représente l'ascension sociale mais aussi le commencement de la ve d'adulte, sans l'aide des beaux parents comme le montre le Professeur d' Anglais qui commence véritablement sa vie de couple que dès lors qu'il quitte sa chambre au lycée.

Quelques livres

Une Maison pour Monsieur Biswas

Le plus critique de ces quelques romans indiens, le plus complexe aussi, il remet en cause la relgion, les castes, le pouvoir tentaculaire de la famille à travers les paroles de Biswas. Ce dernier se marrie sans en avoir envie à une femme appartenant à une famille nombreuse qui le méprise, il cherche alors à échapper à leur emprise mais aussi de leur prouver sa valeur et ce, en construisant sa propre maison sur laquelle il règnera en maître. Du point de vue du traitement du temps, ce roman est très proche d'un roman occidental.

Le professeur d'anglais de Karayan

Un livre très touchant et plein de sentiments qui conte l'hsitoire d'un professeur d'anglais qui perd sa femme après de lognues souffrances et doit élever leur fille, cette épreuve est l'occasion d'aborder le problème du deuil mais surtout du sens de la vie et des liens qui unissent ces deux êtres qui ont appris à se connaître très vite.

Le dieu des petits riens d' Arundati Roy

L'histoire est contée d'un point de vue subjectif : celui de deux jumeaux, un garçon et une fille, qui grandissent et qui,s'interrogent sur le monde qui les entoure. Leur mère est indienne mais leur père est anglais et au divorce de leurs parents, le garçon est parti avec le père tandis que la fille est restée avec sa mère. C'est leur vie séparée et ensemble qui est nous est narrée grâce à des souvenirs épars. Le roman, tout en étant empreint de la naïveté et de la fraicheur du regard des enfants, aborde le problème des castes mais aussi des leins familiaux se tissant dans une famille décomposée et faite d'horizons différents

Lignes d'Ombres d' Amitav Gosh

A la différence des précédents, le roman se situe en Grande Bretagne pendant la guerre . Le romancier aborde ici le problème des liens culturels et historiques qui unissent les deux pays. Le récit est là aussi composé de souvenirs épars d'un enfant devenu adulte et qui rencontre au fils de ses pensées quelques lignes d'ombres laissées par l'histoire.

L' Enigme de l'Arrivée de Naipaul

Le moins narratif et le plus introspectif de ces romans. Ecrit à la première personne, il narre l'arrivée puis le retour des années plus tard de l'auteur dans la campagne anglaise. Ce retour est une occasion à la réflexion sur la permanence mais aussi l'instabilité de la vie. La campagne anglaise, ses évolutions au fil des saisons servent en effet de révélateur du temps qui passe. L'auteur se retourne sur sa vie, sur ses échecs, ses regrets. Un peu mélancolique et très poétique, le récit nous entraîfene vers une recherche d'une philosophie de la vie.